
Mardi 4 juillet, examen pratique de football. En cette période de Coupe du monde, le tableau est inévitable : tout le monde a revêtu son plus beau chasuble, rouge à croix blanche pour les uns (on y a cru jusqu'au bout...), bleu azzurri pour une poignée d'autres, ou encore maillots de clubs pour certains, qui préfèrent peut-être oublier que cette édition du Mondial a été une des plus tristes au niveau du spectacle proposé et qui n'attendent plus que la reprise des divers championnats européens pour voir un peu de jeu.
Mardi 4 juillet, début des demi-finales. Les pronostics vont bon train. "L'Allemagne va se qualifier, l'avantage de jouer à domicile" disent les uns, dont moi. "L'Italie sur un penalty de Totti à la 92e minute, vous n'avez pas encore compris que ça fonctionne comme ça?" réplique, sans honte, Torto le tifosi entre 2 exercices de conduite de balles. On verra tout cela ce soir, en faisant une pause dans les révisions de physiologie, se disait-on. L'histoire donnera raison à Torto le Staviacois, même si les Italiens ont eu besoin de 30 minutes de plus pour confirmer le pronostic.
Quant à moi, j'avais décidé de jouer avec le feu. Ou mettre les pieds dans le plat, c'est selon. Puisqu'il avait été l'auteur d'une performance digne des plus grands face au Brésil en quart de finale, j'avais décidé de rendre un hommage à Zinedine Zidane. Une manière comme une autre de remercier ces rares joueurs qui, d'une étincelle, d'un éclair de génie, d'une inspiration venue d'ailleurs, vous font sentir que vous n'avez pas perdu votre soirée en allumant votre télévision (comme ça a souvent été le cas malheureusement, Dieu sait si les révisions en ont pâti). Au royaume de la tactique, du quadrillage millimétré du terrain et de la faute qui casse le jeu, il a prouvé qu'il savait encore rendre ses lettres de noblesse à un sport qui a cruellement a préféré laisser l'enthousiasme au fond du tiroir ce dernier mois.
Bref, j'avais tout simplement décider de revêtir le maillot bleu, avec le numéro 10 du "vieux" imprimé au dos.
Je connaissais les risques. Je savais qu'il s'agissait quelque part d'une forme de provocation. Mais c'était juste pour voir. Juste pour confirmer ce que je craignais. Depuis 98 et 2000 et l'overdose de chauvinisme, je rêvais que la tolérance et le respect du beau jeu, ne fut-il que temporaire, prendrait le dessus et que les gens puissent l'admettre : Zidane, même s'il porte un maillot bleu avec un coq dessus, fait partie des plus grands. Et des personnes faisant partie de "l'Institut des Sciences du Sport" doivent être bien placés pour le savoir et le reconnaître.
Peine perdue. "Va te cacher avec ce maillot, t'as pas honte ?" "Oh non, t'as osé !" "Beeeeeeeeeeeh *se mouche dedans* !" "Vincent, tu sais que je t'aime bien mais là ça va plus être possible" "Je te parle plus" et j'en passe et des meilleures. Sans parler des regards de travers. Toutes ces remarques venant de personnes que j'ai côtoyé pendant une année, avec qui je m'entends le mieux du monde. Mais voilà, ma réputation en a pris un coup. Peu importe l'excuse, je me sentais la risée du terrain.
C'est clair qu'en argumentant on arrive toujours à un compromis ("oui t'as raison, Zidane est quand même un joueur d'exception"). Mais n'empêche que je me suis senti un peu déstabilisé par le nombre de critiques négatives qu'un seul maillot de couleur bleu peut suggérer. Qu'on s'en prenne aux médias ou aux supporters insupportablement cocardiers est une chose. Mais qu'on mette tout dans le même panier, même si c'est dit en rigolant et sans réfléchir, j'ai de la peine à comprendre.
Merci Zizou de nous rappeler que le "jogo bonito" n'existe pas que dans la pub.
Si l'équipe de France gagne, je ne zapperai ma foi plus sur TF1, M6, France2, France3, Eurosport,....
Un fan du beau jeu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire